Journée internationale des droits des femmes, de toutes les femmes !

La Journée internationale des droits des femmes, célébrée le 8 mars, a été officialisée par l’ONU en 1977. Elle trouve ses origines dans les mouvements ouvriers et féministes du XIXe et XXe siècles. Cette journée met en lumière les réalisations des femmes et promeut l’égalité des sexes. 

En France, l’histoire des droits des femmes remonte à la Révolution française avec la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne par Olympe de Gouges en 1791. Cependant, ce n’est qu’au XXe siècle que des avancées significatives ont été réalisées, notamment le droit de vote en 1944, l’autorisation de travailler sans l’accord du mari en 1965, et la légalisation de l’IVG en 1975. (voir dates clés en fin d’article). 

Aujourd’hui, la Journée internationale des droits des femmes continue de sensibiliser et de mobiliser pour l’égalité entre les sexes et les droits des femmes dans tous les domaines de la vie sociale, économique et politique…  Cette journée met en lumière les défis auxquels sont confrontées les femmes, mais qu’en est-il des femmes en situation de handicap ? 

ACCÈS AUX SOINS
Seulement 58% des femmes en situation de handicap ont accès à un suivi gynécologique régulier contre 77% dans la population générale. 85,7 % déclarent ne jamais avoir eu de mammographie, et 26 % ne jamais avoir eu de frottis.
Des initiatives comme le dispositif Handigynéco visent à améliorer cet accès en offrant des consultations adaptées. Ce programme est en cours de déploiement en Auvergne Rhône-Alpes.  

Par ailleurs, toujours dans cette même étude 48 % des femmes interrogées estiment avoir rencontré des difficultés de communication à cause de leur handicap dans leur suivi de grossesse. La mise en place des Cap Parents, service d’accompagnement à la périnatalité et à la parentalité permet aux personnes en situation de handicap de vivre leur parentalité de façon plus épanouie.

(Source : étude Handigynéco – ARS – 2017 : https://www.iledefrance.ars.sante.fr/system/files/2018-03/handi-gyneco-etude-2017.pdf)   

VIE AFFECTIVE ET SEXUELLE
Les femmes handicapées sont souvent perçues comme asexuées ou incapables de mener une vie sexuelle épanouie, ce qui peut affecter leur estime de soi et leurs relations. Les Centres de Ressources Intimagir fournissent des informations et un soutien pour aborder ces questions, en aidant les femmes à mieux comprendre leur corps et leur sexualité. 

VIOLENCES ET DISCRIMINATIONS
Les femmes en situation de handicap sont plus vulnérables aux violences et aux abus. Elles sont souvent confrontées à des obstacles supplémentaires pour signaler ces violences et obtenir de l’aide. Des efforts sont faits pour sensibiliser et former les professionnels à ces enjeux spécifiques.

Rappel des chiffres clés : En Europe, 4 femmes en situation de handicap sur 5 subissent des violences et/ou maltraitances de tout type. 35 % des femmes en situation de handicap subissent des violences physiques ou sexuelles de la part de leur partenaire, contre 19% des femmes dites valides. 
Près de 90% des femmes avec un trouble du spectre de l’autisme déclarent avoir subi des violences sexuelles, dont 47% avant 14 ans. 27% des femmes sourdes ou malentendantes déclarent avoir subi des violences au cours de leur vie.

(Voir les sources sur : https://handiconnect.fr/fiches-conseils/les-violences-faites-aux-personnes-en-situation-de-handicap-adultes-focus-sur-les-violences-conjugales-et-violences-sexuelles#cite-ref-2)   

EMPLOI ET AUTONOMIE
L’accès à l’emploi reste un défi majeur, avec des taux de chômage plus élevés pour les femmes handicapées. En 2023, seulement 35% d’entre elles étaient employées, comparé à 45% des hommes en situation de handicap et 65% des femmes sans handicap.  Les discriminations à l’embauche, le manque d’accessibilité des lieux de travail et les préjugés sont des facteurs qui contribuent à cette situation. 

(Source Agefiph : https://www.agefiph.fr/sites/default/files/medias/documents_presse/2022-03/Agefiph_Femmes_emploi-Handicap_9R%20%281%29.pdf) 

Cependant des politiques publiques et des initiatives locales cherchent à améliorer cette inclusion professionnelle. Par exemple, des programmes de formation et des incitations à l’embauche sont mis en place pour favoriser leur intégration sur le marché du travail. 

EDUCATION
L’accès à l’éducation reste un défi majeur. Même si la loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées, a posé les bases de l’éducation inclusive en France. En 2022, environ 40% des filles en situation de handicap n’ont pas terminé l’enseignement secondaire. Il reste des obstacles dans le parcours éducatif : 
L’accessibilité des établissements scolaires, des supports pédagogiques et des outils numériques reste un défi. Les stéréotypes et les discriminations persistent, ce qui peut entraîner des difficultés d’orientation et d’insertion professionnelle. Le manque de formation des professionnels de l’éducation sur les spécificités des différents handicaps peut également constituer un frein. 

La sensibilisation accrue aux défis spécifiques des femmes handicapées contribue à réduire les discriminations et à promouvoir une culture d’inclusion et de respect. 

Ensemble, continuons à œuvrer pour une société où chaque femme, quelle que soit sa situation, peut s’épanouir et réaliser son plein potentiel. L’inclusion des femmes en situation de handicap est un pas crucial vers l’égalité des sexes et une société plus inclusive pour toutes et tous.